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Loin de toi

Tu es si petit mais tu grandis si vite.

Cette semaine fut difficile pour toi, comme pour moi. Te laisser la journée, les journées loin de toi. Te savoir inquiet, ne pas pouvoir te rassurer. Ecouter tes cris, incapable de t’aider. Tant de changement pour toi, durs à comprendre et intégrer. 

On a du te faire découvrir le gout du fabriqué, te faire boire mon lait dans ce biberon, ce récipient si différent. Pas inné de changer sa façon de manger tout d’un coup. Dur de comprendre comment faire pour suctioner un peu de ce breuvage qui te plait. J’ai du insister, ma joue contre ta joue, te murmurant des mots doux pour te rassurer, alors que la tetine envahissait ta langue, ton palait, ta bouche. Et tu avais faim. Et rien n’était comme avant. Et puis tu as compris. Au lieu de mordiller l’enbout, tu l’as pris en pleine bouche, ouvert un peu tes lèvres, et j’ai senti tes joues se creuser, ton visage ressembler à celui d’un bébé qui boit au biberon. Tu avais faim et tu as mangé. Je t’ai encouragé. Chaque jours un peu plus. Je crois que c’est gagné. Bravo mon petit.

Une étape pour toi, mais aussi pour moi. Tu es si petit et l’on doit déjà se séparer. Te savoir angoissé, avec des étrangers qui doivent apprendre ton rythme, tes signes, tes indications. J’imagine que tu vas bien. Mais alors on m’apprend que tu pleures à chaudes larmes, que tu hurles toute la journée. A croire que c’est encore plus dur pour toi d’être tout seul, loin de moi. Alors les larmes me coulent aussi et je m’en veux de ne pouvoir faire autrement, de ne pas pouvoir te tenir la main toute la journée pour t’aider à grandir, plus vite, comme il faudrait apparemment. Je m’en veux de ne pas pouvoir te blottir dans mon coup et t’aider à t’endormir doucement dans cette maison nouvelle. 

Je saute dans la voiture, quitte mon travail au milieu de la journée, terrorisée à l’idée que tu hurles de fatigue, que tu m’appelles de toutes tes forces. Et je te prend contre mon coeur, je te sourie, je te donne du courage. Tu luttes contre toi même, contre la vie si injuste. Pourquoi doit on séparer l’enfant de sa mère si tôt ? Parfois je ne comprend pas notre société…

Tu t’endors, un peu, tremblant, exténué. Je reviendrais en fin de journée, tous les jours, ne t’inquiete pas. Et tu me souriras, tu auras presque oublié ton chagrin. La journée se terminera, l’un contre l’autre, allongés, au sein. Je verrai tes yeux d’amours et tes lèvres me sourire, béas et heureux. Et demain tu auras grandis.

Courage Mon P’tit Bout ! La vie est un chemin parfois incompréhensible, mais les moments difficils sont rapidement occultés par ces moments de tendresse et de joie desquels ils faut profiter.

Je t’aime.

Ta maman